La pièce a été présentée au festival d'Avignon 2014. Elle dresse un portrait de la Roumanie actuelle (résonnant pour toute l'Europe) où s'opposent les citoyens entre eux, les classes sociales, ethnies ou générations. Le titre lui-même est explicite à cet égard « Solitarité », contraction des mots solitaire et solidaire. Il est largement question tout le long de la pièce de positions, postures, migrations, propriétés, du rapport privé/public.

SoliTarité de Gianina Cărbunariu
du 19/09/2019 au 21/09/2019
Jeudi 19 septembre à 20h
Vendredi 20 septembre à 20h
Samedi 21 septembre à 19h
SoliTarité
Création originale par la Compagnie de l'Incertitude
Mise en scène par Wahid Chahib
Interprété par Olivier Atteia, Martine Cador, Marc Joliot, Nathalie Kellay, Stéphanie Krisa, Sylvie Landrit, Fabienne Lastere-Itcaina, Michel Merle et Anne-Laure Merlette
La pièce a été présentée au festival d'Avignon 2014. Elle dresse un portrait de la Roumanie actuelle (résonnant pour toute l'Europe) où s'opposent les citoyens entre eux, les classes sociales, ethnies ou générations. Le titre lui-même est explicite à cet égard « Solitarité », contraction des mots "solitaire" et "solidaire". Il est largement question tout le long de la pièce de positions, postures, migrations, propriétés, du rapport privé/public.
La pièce
SoliTarité1- En prologue, les acteurs de la troupe entreprennent un marchandage pour se partager la salle où le public est installé, s'appropriant des rangées de sièges pour se les échanger, comme n'importe quelle marchandise.
2- « Gypsy wall » à Baia Mare : Le maire d'une commune roumaine propose de construire ce qu'il appelle une "démarcation" entre la communauté Rom et le reste de la population. [2]
3- Un couple de la classe moyenne, version bobo, qui a recruté une nounou philippine pour s'occuper de leur fils, raconte son expérience et révèle tous les jugements et les certitudes refoulées liés à ce choix.
4- l'enterrement d'une icône du théâtre national (baptisée Eugenia Ionescu, sorte d'avatar du dramaturge national, Eugène Ionesco) est compliqué car le fils a décidé de revendre sa concession au grand cimetière de la ville pour s'offrir une place de parking… Il faut donc enterrer la gloire nationale au cimetière du peuple. Le prêtre refuse de prononcer l'oraison dans un cimetière privé. S'ensuit un règlement de comptes et une bagarre générale. C'est finalement un ex-fonctionnaire de la "Securitate", qui avait recruté l'actrice comme informatrice dans le passé, qui paie la note.
5- la vente du mobilier d'une famille doit financer l'opération d'une fillette entre la vie et la mort. Chacun se retranche derrière ses propres difficultés pour marchander au mieux.
6- la course désespérée d'un chauffeur de taxi pour trouver l'argent nécessaire à sa survie.

« Aujourd'hui, je vais me procurer de l'argent… On va vivre. On va survivre. On sera bien. »
 
« Sommés d'aller à marche forcée vers le capitalisme version ultralibérale, les ex-pays de l'Est ont pu, mieux que d'autres, mesurer la violence et l'absurdité de ce qui leur tombait dessus ».
L'auteur - Gianina Cărbunariu
Gianina Carbunariu
Gianina Cărbunariu est une dramaturge et metteuse en scène roumaine née le 9 août 1977. Elle est considérée comme « l'enfant terrible » du théâtre contemporain roumain.

Elle commence ses études dramatiques à l'université nationale d'art théâtral et cinématographique Ion Luca Caragiale (UNATC) de Bucarest en 1999. En 2002, elle met en place avec trois autres étudiants le groupe DramAcum qui relance la création théâtrale contemporaine en Roumanie. Cărbunariu sort diplômée de l'UNATC en 2004. Ce groupe souhaite modifier en profondeur le théâtre roumain. Elle met en valeur des écrits contemporains locaux afin de lutter contre le conservatisme idéologique et formel du traditionnel milieu théâtral roumain. Depuis septembre 2005, elle également auteure associée au Théâtre-Studio d'Alfortville.

Sa première pièce Stop the Tempo est son travail le plus connu internationalement. Elle est mise en scène pour la première fois en 2004 à Bucarest. La pièce est remarquée et Cărbunariu peut la présenter dans de nombreuses théâtres européens. Elle obtient une bourse en résidence du Royal Court Theatre de Londres pendant laquelle elle écrit une nouvelle pièce, mady-baby.edu (renommée ensuite Kebab). La pièce est jouée en particulier au Royal Court Theatre et à la Schaubühne de Berlin. Ses deux premières pièces (Stop the Tempo et Kebab) se veulent emblématiques de son théâtre "brut, sans concession, oscillant entre énergie de la révolte et désillusions". Ses pièces sont présentées dans le monde entier et se veulent porteuses d'un regard différent sur la Roumanie contemporaine en prenant toujours le soin d'interpeller le spectateur "sur les représentations occidentales du progrès et de la réussite". Ses questionnements tournent autour de l'action collective, de l'intégration communautaire ainsi que des replis identitaires.
Le mot de l'auteur
Au sujet de la pièce, Gianina Cărbunariu explique : « La classe moyenne, ici, est celle qui a le mieux réussi la transition du communisme vers le capitalisme. Ces quatre ou cinq dernières années, le confort auquel elle commençait à goûter a soudain paru menacé, et bien sûr, comme partout, elle devient peu à peu sensible aux discours politiques d'exclusion. La plupart de ses membres considèrent que les pauvres sont responsables de leur situation, que l'exclusion est le résultat de la fainéantise ou d'un manque d'ambition… »
Dates
 Jeudi 19 septembre à 20h
 Vendredi 20 septembre à 20h
 Samedi 21 septembre à 19h